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TOMBEAUX POLONAIS

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CIMETIÈRE DE SAINT-SAUVEUR, LAURENTIDES, QUÉBEC

Tombeau de la famille Romer

Tombeau de la famille Romer
(Il n'y a pas encore de pierre tombale) tombeau #
[lot  C1 019 ]
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Tadeusz ROMER
( 1894-1978 )
Diplomate et professeur. Né au domaine familial en Lituanie, il fit ses études à Krakow et ensuite en Suisse pendant la Première Guerre mondiale dans les Universités de Fribourg et de Lausanne. Encore étudiant, il s'engagea dans l'action sociale et humanitaire dirigée par des hommes d'état tels que le pianiste Paderewski et l'écrivain Sienkiewicz, lauréat du Prix Nobel. Diplômé en 1917, Romer débuta sa carrière diplomatique à Paris, au Comité national Polonais qui se préparait aux négociations de paix à Versailles, menant au rétablissement de l'indépendance de la Pologne en 1918. Il resta en poste jusqu'en 1921 comme premier secrétaire de la nouvelle Légation de Pologne à Paris, et fut ensuite affecté au siège du ministère des Affaires étrangères à Varsovie, où il devint chef de la division occidentale. Nommé Conseiller auprès de l'ambassade de Pologne à Rome en 1928, il devint en 1935 chef de mission de la Légation polonaise à Lisbonne. Nommé en 1937 Ambassadeur de Pologne à Tokio, il eut à y répondre aux nombreuses crises humaines et diplomatiques engendrées par la guerre. En 1941-1942 à Shanghai, il fut chargé d'aider quelques milliers de réfugiés polonais, majoritairement Juifs, qui avaient pu fuir l'Holocauste en prenant le train trans-sibérien.

Nommé Ambassadeur de Pologne en URSS, 1942-1943, il eut à conduire des négociations ardues avec Staline et apporter des secours humanitaires aux milliers de citoyens polonais déportés par les Soviétiques dans le grand nord de l'URSS. Lorsque l'offensive allemande de 1943 atteignit la région de Smolensk et y découvrit, à Katyn, les charniers de milliers d'officiers polonais, prisonniers de guerre exécutés par les soviétiques, Staline en prit prétexte pour rompre ses relations avec le gouvernement polonais en exil. Romer eut à évacuer l'Ambassade, son personnel et maints réfugiés vers le Moyen Orient, où le général Anders préparait l'armée polonaise reconstituée à poursuivre la lutte contre les Allemands. Romer y tint d'importants pourparlers avec le Premier Ministre polonais, le général Sikorski arrivé de Londres – mais quand celui-ci périt sur son retour dans un tragique accident d'avion à Gibraltar, Romer se vit convoqué à Londres par le gouvernement polonais, et y fut nommé ministre des Affaires étrangères. Tous les efforts pour s'entendre avec Staline et les Alliés furent vains. Sans autre issue, Romer démissionna avec le gouvernement polonais en 1944. La fin de guerre était tragique pour la Pologne: malgré ses luttes héroïques contre Hitler, elle fut laissée par les Alliés sous domination stalinienne. Resté à Londres, Romer y souffrit d’une grave crise cardiaque. Puis il se remit à l'oeuvre dans des organismes éducatifs et humanitaires.

Recevant l'offre d'un poste au Département de langue et de littérature françaises à l'Université McGill, Romer et sa famille émigrèrent à Montréal en 1948. C'est là qu'il entreprit sa deuxième carrière comme enseignant. Il la poursuivit jusqu'à sa retraite en 1965. Il demeura cependant très actif sur le plan international et communautaire polonais – dont les détails, trop nombreux pour le résumé actuel, apparaissent dans la version polonaise du présent site web. Au long d'une vie mouvementée et marquée par les deux guerres mondiales, Romer ne cessa d'oeuvrer pour sa patrie, pour le respect des droits humains et pour un ordre mondial juste. Il s'éteignit à Montréal à l'âge de 84 ans, laissant dans le deuil son épouse, leurs trois filles et 13 petits-enfants.
Zofia ROMER
née WANKOWICZ

( 1897-1981 )
Née et élevée dans le domaine familial de Zaswiatow, Sophie (Ziuta) suivit à Chyliczki des cours d'économie domestique puis devint infirmière de la Croix Rouge polonaise pendant la Première Guerre. Recrutée comme courrier de liaison en 1917, elle transmettait de la documentation clandestine aux régiments polonais sur le front russe. En 1918, redevenue infirmière dans un hôpital de camp à Cichinicze, elle fit preuve d'un courage exceptionnel qui lui valut la Croix de Valeur. Son journal de campagne parut ensuite dans un livre connu et inspira plus tard un film de fiction. Après la Première Guerre, Sophie travailla à Varsovie, traduisant des documents frontaliers issus de la Conférence de Versailles. Elle fut ensuite engagée par l'Ambassade de France à Varsovie pour conduire des négociations commerciales, et son travail lui mérita des décorations de la République française. En 1925, elle épousa le diplomate Tadeusz Romer (ci-dessus). Pendant les 53 années suivantes, elle l'accompagna et le soutint dans leurs diverses missions, tout en élevant leurs trois filles, Teresa (Renia, 1926), Elzbieta (Ita, 1929) et Gabriela (Alba, 1931-1990).

Pendant la Seconde Guerre, brièvement abritée en Afrique du Sud, elle devint représentante de la Croix Rouge polonaise et organisa de l'aide aux militaires polonais hospitalisés pour blessures reçues lors de la campagne nord africaine. Rejoignant son mari à Londres en 1943, elle subit avec lui la fin de guerre, tragique pour la Pologne. Elle aida à relever Tadeusz d'une grave crise cardiaque.

Ne pouvant rentrer dans leur patrie, la famille émigra au Canada en 1948. Sophie y resta engagée dans la vie culturelle, politique et sociale de son entourage. Elle fonda, avec un groupe d'amies, le Comité d'Aide aux enfants et orphelins-de-guerre polonais. Elle s'éteignit à l'âge de 84 ans.
Jadwiga DUNIN-JUNDZIŁŁ
( 1873-1963 )
Tante maternelle de Tadeusz Romer (ci-dessus), Jadwiga (Jadzia) est née à Fribourg, en Suisse, dans une famille de patriotes polonais exilés de Pologne après l'insurrection de 1831. Le père de Jadzia, Victor, était un des ingénieurs pionniers des tunnels ferroviaires suisses. Jadzia rompit ses fiançailles à la mort de sa soeur aînée Maria (Misia), pour prendre soin de ses jeunes neveux orphelins. Elle prit en charge, notamment, la benjamine, Jadziulka Romer (soeur de Tadeusz). Élevée avec soin en Suisse, en France et aux USA, Jadziulka devint par la suite une des premières femmes professionnelles, fonctionnaires de la Ligue des Nations à Genève. Tante et nièce y demeuraient dans les années 1930, 1940 et 1950, toutes les deux vouées à l'aide internationale et humanitaire. Après la mort soudaine de Jadziulka en 1956 (elle venait d'avoir 59 ans), sa tante Jadzia vint rejoindre son neveu, Tadeusz Romer, à Montréal en 1960. Elle y décéda à l'âge de 90 ans.
Alba (Gabriela) ROMER-TAYLOR
(commémorée)

( 1931-1990 )
(Son nom n'apparaît pas encore sur la pierre tombale)
Artiste graphique, sculpteure et philanthrope, Alba était la plus jeune fille de Tadeusz et Zofia Romer (ci-dessus). Née à Rome, élevée en Italie, au Portugal, au Japon, en Chine, en Afrique du Sud et en Angleterre, elle épousa, après des études à l'Université McGill, Charles Taylor, philosophe et écrivain, qu'elle accompagna au long de la carrière universitaire de ce dernier à Paris, Oxford, Princeton et Montréal parmi d'autres. Alba put aussi à l'occasion y exposer ses œuvres d'art. À Montréal, pour honorer la mémoire de ses parents, elle cofonda un organisme d'aide aux artistes et intellectuels polonais qui étaient à l'époque soumis aux affres du régime soviétique. Dévouée à l'art sacré, Alba s'associa à Montréal au groupe d'artistes nommé "Ruah", avec lequel elle œuvra et exposa. Elle mourut prématurément de leucémie à l'âge de 69 ans, pleurée par son mari, leurs filles Karen (1958), Miriam (Milou, 1959), Wanda, (1960), Bisia (1962) et Gretta (1965), par leur vaste famille et de nombreux amis. Elle est enterrée au lot de son mari au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal.
Maria HUBISZ
( 1904-2006 )
Instututrice et aide-infirmière, Maria est née à Lwow, sous le règne tsariste de l'époque. Elle termina ses études lorsque la Pologne redevint indépendante, obtenant son diplôme d'enseignante en 1930. D'abord institutrice dans une des grandes familles de Pologne, en 1936 elle fut engagée par Zofia et Tadeusz Romer pour instruire leurs trois fillettes en polonais pendant leurs séjours en poste à Lisbonne et à Tokio. En 1939, le déclenchement de la Seconde Guerre bouleversa la suite: Maria ne quitta plus la famille, partageant son sort à Tokio, Shanghai, en Afrique du Sud, à Londres et enfin au Canada à partir de 1948. À Montréal, ayant suivi des cours d’infirmière, elle gagna son indépendance financière en travaillant auprès de patients privés âgés ou invalides. Après sa retraite, Maria continua à soutenir de nombreuses œuvres charitables tout en aidant généreusement sa famille dans le besoin en Pologne. Généreuse, énergique et déterminée, elle vécut ses dernières années à l'institut de Bienfaisance polonais sur la rue Bélanger à Montréal, où elle s'éteignit paisiblement à l'âge de 102 ans.
Antoni Tadeusz (Antolek) NITOSŁAWSKI
( ✵ ✟ 1958 )
Enfant de Mieczysław Nitosławski (sépulture no 22 [lot C1 020]) et de Teresa Romer.
Piotr Mieczysław NITOSŁAWSKI
( ✵ ✟ 1966 )
Enfant de Mieczysław Nitosławski (sépulture no 22 [lot C1 020]) et de Teresa Romer.
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